Swâmi Petaramesh a ajouté un nouveau commentaire sur votre message blog "Le libre-arbitre, complexité du cerveau contre inn..." :
Tout d'abord, dans ta thèse exposée en gras au début de ton article, il me semble qu'il faudrait remplacer "irréductible" par "réductible", et que ton clavier a fourché, non ? Ensuite l'objection que te fait Xavier est entièrement pertinente : Ton raisonnement se borne à considérer l'humain comme une "boîte noire", vu de l'extérieur, et ne te permet pas de trancher la question d'un libre-arbitre effectif, mais simplement d'un "tout se passe comme si". Le fait que tu sois incapable, quelle que soit la masse de données dont tu disposes, de prévoir la "décision" que prendra un être humain ne constitue en aucun cas la preuve que la décision a été prise de manière libre, autrement dit, tu ne démontres en rien qu'il existe un "MOI" séparé (au sens philospohique Védantin, condition nécessaire de son indépendance de décision) qui "prenne une décision" (ce qui veut dire qu'il fait vraiment un choix purement libre alors qu'il "aurait aussi bien pu" faire le choix inverse, cette intervention du conditionnel étant pure construction mentale). Si ce n'est pas le cas, la décision (apparente) est simplement d'ordre mécanique (même si le mécanisme est trop complexe et trop chaotique pour être prévisible, cela reste un mécanisme), ou alors elle est aléatoire (c'est-à-dire que le MOI supposé existant ne contrôle pas l'élément d'aléa qui la détermine). Nous avons là des conclusions possibles dont les conséquences, d'un point de vue philosophique, éthique ou moral, sont radicalement différentes. S'il n'y a pas de libre-arbitre RÉEL (et pas seulement "apparence de"), alors il ne saurait y avoir pour un humain, ni responsabilité de ses actes, ni culpabilité par voie de conséquence. Et aucun châtiment ne serait moralement défendable (du moins l'aspect punitif de celui-ci). Ni récompense, d'ailleurs... Comment pourrait-on tenir quelqu'un pour responsable d'un acte qui est soit un résultat mécaniquement inévitable découlant de causes préexistantes, soit le résultat d'un élément aléatoire qui s'est imposé à cet individu ? D'autre part, on peut s'interroger : Peut-il vraiment exister un "individu" que l'on puisse considérer comme réel, comme "séparé", comme existant-en-soi, si cet individu n'a le contrôle ni de ses actes, ni de ses décisions, ni de ses pensées... La question va bien au-delà de l'apparence, de l'examen de la boîte noire "vue de l'extérieur". Les philosophies ou religions orientales considèrent depuis la nuit des temps que cet individu (et son libre-arbitre) sont illusoires, et l'expriment de manière non-duelle soit sous l'angle de la "bouteille à moitié vide", dans le Bouddhisme (l'essence de toute chose est vacuité), soit sous l'angle de la "bouteille à moitié pleine", dans le Vedanta (l'atman est le Brahman, le non-deux, Tu es Cela, etc...). L'analyse que tu nous donnes dans ton article est bien insuffisante pour trancher sur l'existence ou non, au final, de l'individu et de son libre-arbitre. Elle nous renseigne seulement sur l'apparence des choses. Mais ça... On le savait déjà.
Envoyé par Swâmi Petaramesh à Chez Matthieu le 04 janvier, 2007 04:01
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